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JANVIER-FÉVRIER 1905.

de remarquer, en ce qui concerne l’exemple cité, qu’il n’y a aucun rapport de sens entre urucakri prétendu nom d’un riši et notre uracah-ayah du texte qui est un adjectif signifiant « qui écarte, — donne du large, — met en liberté ». De son côté, le patronymique âtreya a vraisemblablement été suggéré par le mot apparenté atri du vers 5. Dans les deux cas, le rapport quoique certain n’est qu’extérieur ou verbal, ou plutôt il repose sur une interprétation fautive du texte de l’hymne qui s’est traduite par l’attribution à son auteur d’une appellation suggérée par les mots iiracakrayah et atribhyak considérés à tort, et quoiqu’au pluriel, comme noms d’une seule et même personne. Cette grossière confusion s’est reproduite, on le verra, dans la grande majorité des cas. On peut d’ailleurs en résumer le caractère en disant que les écoles brahmaniques au sein desquelles le procédé a pris naissance, ont personnifié Y oh’^et fictif d’attributs tels que uracakri « celui qui délivre », atri « celui qui dévore », etc., et ont fait jouer à ces personnages imaginaires un rôle en rapport avec l’idée préconçue que chaque hymne devait, pour ainsi dire, porter la signature de son auteur. Inutile d’insister de nouveau sur l’oubli profond du sens réel des textes védiques qu’implique une pareille méthode. Elle n’a d’égale que celle de ce marguillier de village qui s’étonnait de voir célébrer dans les chants d’église ce Clément, son voisin, auquel rien de particulier à lui connu ne semblait mériter une pareille distinction. Mais c’est dans le brâhmanisme même que les fictions