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JANVIER-FÉVRIER 1905.

qui la signification véritable des hymnes du sacrifice était plus ou moins lettre morte.

L’étude complète de cette grave question implique un travail qu’il ne saurait s’agir en ce moment d’entreprendre dans son ensemble. Je voudrais simplement appliquer la méthode qu’il requiert à une partie bien déterminée du domaine qu’il peut embrasser, et poursuivre par là des premiers résultats qui serviraient de point d’attache à ceux qu’y ajouteraient des recherches ultérieures.

Pour bien préciser donc mon but actuel, mon intention est d’essayer de montrer l’origine du nom des chantres védiques, ou des rišis, qui auraient été les auteurs des hymnes d’après les indications fournies par l’index brahmanique intitulé Sarvānukramaṇī[1].

Pour l’auteur de ce document, comme pour tous les détenteurs indigènes de la tradition brahmanique, la question est claire et n’admet aucun doute : la liste dont il s’agit est conforme à la réalité et répond à ce qu’elle annonce, à savoir la désignation authentique de personnages ayant vécu et se rattachant à de vastes familles sacerdotales, telles que les Aṅgirasas, les Kāṇvas, les Atreyas, etc., dont l’appellation patronymique (cognomen) est le plus souvent ajoutée au nom proprement dit.

Ces attributions sont d’autant plus vraisemblables et spécieuses à première vue, qu’elles se rattachent

  1. J’en ai suivi le texte tel qu’il est donné à la fin du 2e volume (p. 463-513) de la 2e édition des Hymnes du Rig-Veda, de Th. Aufrecht.