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MARS-AVRIL 1905.

Nous avons de nouveau la preuve que notre compilateur se sert de Michel. Nous avons aussi celle de son ignorance, puisqu’il nous présente comme extraits de la Chronique de Jacques d’Édesse, mort en 708, des fragments qui vont jusqu’à l’an 1031. J’ajouterai que, au cours de ces fragments, il témoigne de son peu d’habitude de la chronologie ; c’est ainsi qu’il traduit les chiffres ܐܣܓ, ܐܥܓ, ܐܦ, ܐܦܚ, par ١٢٠٣, ١٧٠٣, ١٨٠٠, ١٨٠٨, au lieu de ١٠٢٣, ١٠٧٣, ١٠٨٠, ١٠٨٨[1]. On comprendra d’après cela que cette seconde compilation n’a pas plus de valeur que la première ; ce serait vraiment abuser de la patience des lecteurs et de l’hospitalité du Journal asiatique que d’en donner ici le texte et la traduction, comme j’en avais eu d’abord l’intention.

  1. C’est sans doute pour cela que, dans la Chronique de Maribas, au § 50, il a laissé en blanc la date 560 écrite exactement dans le ms. ܢܣ ; il n’a pas su traduire ces deux chiffres qui, pour lui, devaient signifier 50 + 60. Nous avons ici encore un indice de l’époque récente de la compilation. De nos jours, les Syriens évitent l’emploi des lettres ܨ,ܦ,ܥ,ܣ,ܢ pour 500, 600, 700. 800, 900 ; ils leur substituent des combinaisons ܬܪ,ܬܩ, etc.