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LA PRÉTENDUE CHRONIQUE DE MARIBAS.

prétendu Maribas ait puisé directement à l’œuvre de Jacques d’Édesse, si l’on considère l’orthographe fautive des noms propres, qui est la même que dans la version caršouni de Michel. Ainsi, au § 53, nous trouvons ܝܪܬܐܘܚܢ, orthographe qui est celle du ms. caršouni de Michel, au lieu de ܦܪܬܐܘܚܢ ; après ܡܐܪܐ, il y a dans Maribas un petit espace blanc, et dans la version de Michel on lit ܡܐܪܐܓܢܚ (Margiane)[1].

Au § 64, la mention de l’an 8 d’Auguste est une inexactitude pour l’an 10. La même faute se trouve dans le texte et la traduction de Michel. Dans ce même paragraphe, la mention de l’an 186 des Grecs est une faute, mais qui ne tombe pas sur le chiffre, et elle s’explique par le fait que l’abréviateur copiait le texte caršouni de Michel qui porte : ܡܠܥܒ ܩܦܘ « la 186e Olympiade »[2].

Au § 69, dans l’énumération des sectes juives, la sixième commence par l’espace blanc d’un mot : c’est qu’à cet endroit le caršouni porte : ܐܠܣܐܕܣ

  1. Le texte du § 60 est presque inintelligible en dehors de son contexte ; on voit par celui-ci que le « Temple » dont il s’agit en ce passage n’est pas celui de Jérusalem, mais bien celui qu’Onias avait établi à Héliopolis, en Égypte.
  2. La note ajoutée par M. Macler au § 67 nous paraît hors de propos. Il s’agit des hérétiques appelés Nicolaïtes. « Étymologie fantaisiste, dit-il, Νικόλαος est la transcription de בלעם ». Quel que soit le sens du mot Νικόλαος, cela n’empêche qu’il soit parfaitement exact que les Nicolaïtes furent ainsi appelés du diacre Nicolas. En outre, Νικόλαος n’est nullement la transcription de Bile‘am ; en supposant qu’ils aient un sens analogue, ce qui est loin d’être prouvé, il n’y aurait pas plus de rapport étymologique entre ces deux mots qu’entre démocratique et populaire, par exemple.