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JANVIER-FÉVRIER 1905.

§ 1. Les Écrits sur soie.

De ces deux substances, le bambou, comme l’indique le texte n° I, était le plus souvent employé. La soie, à cause de sa cherté, était rarement mise en usage ; il semble d’ailleurs qu’elle n’ait été utilisée que tardivement par ceux qui voulaient écrire ; mon impression est qu’on n’y eut recours qu’après l’invention du pinceau à l’époque de Ts’in Che-houangti (221-210 avant J.-C) ; du moins, n’ai-je relevé aucun texte qui fasse allusion aux écrits sur soie antérieurement à cette date.

Du texte n° I, on serait tenté de conduire que le mot tche [texte chinois], qui désigne aujourd’hui le papier, s’appliquait primitivement aux étoffes de soie [texte chinois] sur lesquelles on écrivait ; le papier ne fut d’abord connu que sous le nom de tche de l’honorable Ts’ai, afin de le distinguer du tche proprement dit qui était en soie ; ainsi s’explique que le caractère [texte chinois] ait été composé avec le radical de la soie. Je crois cependant que le texte du Heou Han chou n’est pas rigoureusement exact et qu’il y a une distinction à établir entre, d’une part le tche [texte chinois] qui, avant Ts’ai Loaen, était un véritable papier fait avec de la bourre de soie, et, d’autre part, le po [texte chinois] qui était une étoffe de soie. C’est ce que je vais essayer de démontrer.

Dans le Chouo wen [texte chinois], qui fut terminé en l’an 100 de notre ère, et qui est par conséquent antérieur à l’invention de Ts’ai Louen, le mot [texte chinois] est défini comme suit : (n° V) [texte chinois], ce qui signifie