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JANVIER-FÉVRIER 1905.

se servait de tissus de soie (au lieu de fiches en bambou), on donnait (à ces tissus) le nom de tche [texte chinois]. Les soies étaient coûteuses et les fiches étaient pesantes ; toutes deux étaient incommodes. (Ts’ai) Louen conçut alors l’idée de se servir d’écorce d’arbre[1] , de têtes de chanvre, ainsi que de vieux chiffons de toile et filets de pêcheurs[2], pour en faire du tche [texte chinois]. La première année yuan-hing (105 ap. J.-C), il offrit son invention à l’empereur qui loua son habileté. À partir de ce moment il n’y eut personne qui n’adoptât l’usage (de son papier), et c’est pourquoi dans l’empire tous donnèrent (au papier) le nom de tche de l’honorable Ts’ai [texte chinois] » (n° 1) [texte chinois]

  1. Le mot [texte chinois] signifie proprement « la peau ». Comme on le verra dans la note suivante, l’écorce dont se servait Ts’ai Louen était celle du mûrier à papier (Broussonetia papyrifera). Sur la fabrication actuelle de ce papier, voir St. Julien et P. Champion, op. cit., p. 149.
  2. Il ne faudrait pas croire que Ts’ai Louen mêlait tous ces ingrédients hétérogènes pour faire son papier. Chacune de ces espèces de substances servait à faire im papier d’une sorte particulière. Le Ko tche king yuan [texte chinois] (chap. xxvii, p. 7 v°) cite le Yu fou tche [texte chinois] qui dit : « Pour ce qui est du papier de l’honorable Ts’ai, quand il était fait de vieux chanvre, on l’appelait papier de chanvre ; quand il était fait d’écorce d’arbre, on l’appelait papier de mûrier (Broussonelia papyrifera) ; quand il était fait de vieux filets de pêcheurs, on l’appelait papier de filets » [texte chinois] J’ai vainement cherché ce passage dans les chapitres intitulés You fou tche du Heou Han chou, du Tsin chou, du Kieou T’ang chou et du Song che ; mais il peut m’avoir échappé.