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GRAPHIE DES ÉVANGÉLIAIRES ARMÉNIENS.

nuscrits n’ont pas en général un caractère d’antiquité ; elles semblent résulter de simples erreurs ou de négligences des scribes ou d’innovations volontaires et capricieuses ; elles diffèrent d’ailleurs d’un manuscrit à l’autre.

L’édition de Zohrab paraît donc bien représenter, en ce qui concerne le fond, le texte original dans la mesure où les manuscrits permettent de le connaître ; une reproduction phototypique du beau manuscrit 229 d’Etchmiadzin donnerait au public savant le meilleur succédané d’une édition critique de l’Évangile arménien ; et cette reproduction serait d’autant plus précieuse que les mots portent dans ce manuscrit des accents très curieux (qui seront l’objet d’une étude ultérieure).

En ce qui concerne la graphie, les cinq manuscrits qui ont le texte ancien s’accordent en principe, tandis que les trois autres présentent de nombreuses divergences, aussi bien entre eux qu’avec les cinq premiers. La graphie de ces cinq manuscrits doit donc passer pour représenter la graphie originale, tandis que les trois autres sont altérés par des innovations individuelles. Et cette graphie diffère sur un grand nombre de points de celle de l’édition, qui est très modernisée. C’est sur l’observation de la graphie attestée par l’accord des vieux manuscrits demeurés fidèles à l’original que doit reposer une étude précise de l’ancienne langue arménienne.

Il importe de marquer d’abord quelques particularités des manuscrits à altérations ; l’incohérence de