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DOGMATIQUE BOUDDHIQUE.

est permis d’en douter. Nous aurons à étudier les antinomies et les principes nouveaux qui faussent l’interprétation du dogme de l’acte ; on constatera les incertitudes, les concessions des docteurs ; on verra, non sans surprise, qu’ils reconnaissent «les mystères de la marche de l’acte» et l’incompréhensibilité du pratïtyasamutpâda : c’est bien la peine de condamner l’îçvaravâda (théisme) parce qu’il implique contradiction[1] !


Le terrain sera dès lors déblayé et la méthode d’exégèse plus sûre. Avec moins d’inquiétude nous pourrons aborder les problèmes moraux, religieux et psychologiques qui sont connexes au dogme de l’acte. La matière en est infinie ; nous avons, sans l’épuiser, examiné l’un des plus intéressants : celui de l’être à l’état intermédiaire ; il en est plusieurs autres de grande importance et sur lesquels les textes nous documentent avec des détails surabondants et spécieux. Toute la dogmatique, ou à peu près, relève du dogme de l’acte : par quel mécanisme l’acte laisse des traces dans la série intellectuelle et mûrit, dans cette vie ou dans une autre, soit en acte nouveau, soit en fruit de souffrance ; dans quelles conditions l’acte est stérile ; comment s’opère la simplification et enfin l’interruption ou anéantissement de la série intellectuelle ; si les « dieux à longue vie » sont susceptibles de mérite ; ce qui demeure du composé

  1. Pourquoi Dieu crée-t-il le monde ? etc. Bodhic., ix, 69.