forts, et que les foules partagent les convictions apparemment contradictoires des savants : l’Inde s’est abreuvée aux sources abondantes du panthéisme et du nihilisme, sans altérer son souci de la moralité et du devoir, sans refroidir ses ardeurs de piété ; — ce conflit, enfin, il semble que Çamkara et Nâgârjuna furent assez ingénieux pour le résoudre.
Nous n’irons pas élargir une enquête déjà trop vaste en analysant l’atmosphère de l’Hindouisme, ou en examinant le problème au point de vue de l’histoire générale. Il nous suffit d’en avoir montré la portée.
Pour comprendre l’économie du Bouddhisme màdhyamika et du monisme (advaita) védantique, il faut déterminer les relations des deux vérités dans ces illustres disciplines ; il faut fixer les principes qui gouvernent les docteurs dans l’appréciation de la raison transcendante, règle de la vérité vraie, et de la raison raisonnable, maîtresse de la vie religieuse. Nous croyons qu’il n’y a point divorce entre les deux vérités et nous dirons à quel prix et sur quelles bases l’accord est réalisé : de cet accord découlent le but et la règle de l’acte.
Mais cette règle, c’est-à-dire le chemin de la délivrance, telle que la pratiquent le Grand Véhicule et même le Petit, est-elle dans une harmonie parfaite avec la théorie intégrale du karman et du pratïtyasamutpâda, — laquelle constitue la vérité vraie du Petit Véhicule et la vérité d’apparence du Grand ? Il