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UN FRAGMENT TOKHARIEN
DU
VINAYA DES SARVASTIVADINS

(collection Hoernle, n° 149.4),

PAR
M. SYLVAIN LÉVI.



M. le Dr Hoernle, qui fut le premier à éditer un texte tokharien (le ms. Weber-Macartney), a recueilli grâce à son long séjour dans l’Inde de menus fragments apportés de l’Asie Centrale ; il a eu la bonté de s’en dessaisir pour me les confier. Le morceau le plus considérable de cette collection consiste dans deux feuillets presque intacts qui mesurent 300 mm. de longueur sur 75 mm. de hauteur. Le trou destiné au passage du fil est à 80 mm. du bord gauche. La page est distribuée en six lignes. L’écriture n’appelle pas d’observation spéciale ; elle est du type courant, soignée et régulière. À la marge on lit clairement les chiffres de pagination 108 et 109. Les deux feuillets se suivent donc, et ils faisaient partie d’un ouvrage assez étendu. J’en publie dès aujourd’hui un extrait pour avoir l’occasion de reconnaître publiquement la générosité de M. Hoernle, et aussi pour attester le progrès continu des connaissances, puisqu’il est désormais possible d’aborder des textes qui ne sont pas bilingues ; enfin pour illustrer par un notable exemple la portée des documents que l’Asie centrale commence à nous fournir.

Le cadre du récit que j’isole est facile à saisir à l’aide des mots déjà établis et des noms sanscrits insérés dans le texte. Le Bouddha est à Kapilavastu ; à propos d’un personnage