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tisme, ou plutôt du pédantisme. Nous représentons ce son, ainsi affaibli, par la lettre correspondante, mais petite et placée en exposant : ἀbανbjι, κελεπίρι ; γιαβρὶ «petit d’un oiseau» ; θέλει «il veut», où le λ est mouillé(1), etc. Les Grecs emploient souvent dans ce cas le signe ℩̰ (iota renversé), purement conventionnel.

Pour certains mots, nous avons constaté des variantes ou plutôt des nuances dans leur prononciation courante. Sans répéter le mot lui-même , nous intercalons entre parenthèses la lettre qui fait l’objet de la variante : καρyšýτ(θ)’κους, «mêlé, trouble» indique qu’on peut avoir -ýτ’κους et -ýθ’κους ; σακατεύ(γ)ου «je blesse» se dédouble en σακατεύου et σακατεύγου. Une voyelle ainsi entre parenthèses après une autre voyelle pourrait cependant induire en erreur, à cause de la possibilité de constituer avec elle une diphtongue οι, ει. . . = ι, etc. : nous mettons la nouvelle voyelle entre crochets dans le cas où pouvant, de fait, se résoudre en diphtongue, elle doit, dans la variante, remplacer la voyelle précédente et non se fondre avec elle : πεχλε[ι]βάν’ς «lutteur».

Dans les deux autres cas : diphtongue impossible, diphtongue possible et réalisée dans la variante, nous laissons la deuxième voyelle entre parenthèses : τšι(ε)νguενὲς «bohémien» ; τšο(υ)bάν «berger».

Quelle orthographe avons-nous suivie pour l’esprit, l’accent, les formes désiiientielles (déclinaison et conjugaison), etc. ? Grosses questions en apparence, mais qui, dans le cas présent et étant donné les éléments sur lesquels porte notre étude, ne sont, à vrai dire, d’aucune importance.

Les mots dont nous nous occupons étant barbares, ce n’est

  1. (1) Le cas est très fréquent avec λ et ν, p. ex. μινιάτ’κον, ἀρχὴ χρουωιά. Nous ferons observer toutefois que les Rouméliotes mouillent ces lettres beaucoup plus faiblement qu’à Smyrne et surtout dans certaines îles de l’Archipel.