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QUELQUES TERMES TECHNIQUES BOUDDHIQUES.
Les emprunts turcs

dans
le grec vulgarie de Roumélie
et spécialement d’Andrinople,
par
le P. Louis Ronzevalle, S. J.
professeur à la faculté orientale,
université Saint-Joseph, Beyrouth (Syrie).

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Avant-Propos.

La présente étude s’adresse spécialement à deux catégories de lecteurs : premièrement, aux amis du grec moderne vulgaire, quel que soit, d’ailleurs, le degré de corruption sous lequel se présente un de ses dialectes ; deuxièmement, aux amis de la langue populaire turque-ottomane. Les premiers y prendront plus intimement contact avec un des idiomes grecs les plus répandus, puisqu’il s’étend sur les deux tiers environ de la superficie de la Turquie d’Europe. Sans doute, ce n’est qu’un des aspects du grec de Roumélie et, il faut le dire, son aspect le moins hellénique, que nous essayons de fixer aujourd’hui ; mais le fait qu’une foule de mots ottomans se sont incorporés dans ce parler vulgaire et s’y sont, pour la plupart, comme naturalisés en s’affublant du costume grec[1]

  1. Un exemple entre mille de cette grécisation d’un mot turc : le verbe آتلامق (atlamák « sauter »), est devenu ατλαdῶ, 'ᾶς, ou ατλαdίζου, fut. ίσου. Les terminaisons ίζου, ίσου sont dialectales pour ίζω, ίσω. Nous y reviendrons plus loin. L’étude de M. St. B. Psaltès, Θρακικά, sur le grec de Qyrq-Kilisé (Athènes, Sakellarios, 1905, Bililiothèque Marasli), ne comprend pas les emprunts au turc-osmanli.