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NOVEMBRE-DECEMBRE 1911.

hoti, evaṃ anārādhako » ; mais tandis que le pali énumère les fautes de l’anārādhaka dans l’ordre suivant : séjours trop prolongés au village, fréquentation des femmes, inhabileté aux devoirs professionnels, manque de zèle pour l’enseignement religieux, enfin perversité d’esprit qui le porte à entendre avec plaisir l’éloge de son ancienne secte et avec impatience celui du Buddha et du Saṃgha ; le sanskrit met en première ligne ce dernier grief. Le texte s’arrêtant là, nous ignorons quels autres y étaient énumérés, et dans quel ordre.

Le feuillet II (496, 6) donne l’exposé presque complet de la règle disciplinaire interdisant d’admettre dans l’Ordre un esclave non affranchi. Il répond à Mahāvagga, I, 47 : toutefois le sanskrit est un peu plus développé. À la fin du feuillet commence le préambule d’une autre règle : mais le vague de ces formules ne permet pas de l’identifier.

Le feuillet III (496, 7) contient la défense de conférer l’ordination à celui qui a violé une nonne (bhikkhunīdūṣaka) et le récit de l’incident qui en fut l’occasion. Ce récit se retrouve dans le Mahāvagga, I, 67, avec quelques détails en moins.

À la fin de ce feuillet commence un nouveau récit où il est question d’un riche bourgeois de Çrāvastī.

Le Mahāvagga représenté par le manuscrit de Douldour-âqour est donc différent de celui qui a été conservé dans le Tipiṭaka pâli. Peut-il être identifié avec celui d’une autre école ? Si on prend comme critérium la règle relative au parivāsa de l’anyatīrthikapūrvaka, on la retrouve dans les écrits des sectes suivantes (éd. de Tôkyô) : Dharmaguptas, chap. 34 (XV, 5, 243 ; la règle relative à l’esclave non affranchi est fol. 23b) ; Mahāsāṃghikas, chap. 24 (XV, 9, 65a in fine), Mahīçāsakas, chap. 17 (XVI, 2, 6b) ; Mūla-Sarvāstivādins, XVII, 4, 90a (texte très voisin, mais celui qui suit, l’ordination de l’esclave, est tout différent). D’après la comparaison de ces versions, que je dois à l’obligeance de M. Sylvain Lévi, toutes