assurent la prospérité[1] de la Loi correcte sans supérieure, et jusqu’à la fin de leur vie ne reviennent pas en arrière, après leur mort leur vieil homme, avec la force obscure non lumineuse de sa foule de soldats, tombera dans les enfers d’où il ne sortira jamais[2]. Au même moment, la Lumière bienfaisante, entraînant le parent pur de sa propre armée lumineuse, ira tout droit dans le monde de la Lumière ; définitivement [ce maître] n’aura plus de crainte et perpétuellement il recevra de la joie[3].
Le Ying louen king [texte chinois] (Livre de la roue des rétribu-
- ↑ [texte chinois] tchou-tch’e. C’est là un terme technique du bouddhisme. Cf. à son sujet Chavannes, Cinq cents contes et apologues, II, 269, mais en précisant et complétant par les diverses citations du Bukkō jiden de M. Kojima Sekiho, p. 35-36. Le terme à peu près synonyme de [texte chinois] tch’ang-tchou se retrouve, appliqué aux biens temporels qui permettent à la religion de subsister, dans une inscription nestorienne de l’époque mongole (cf. Havret, Stèle chrétienne, II, 386).
- ↑ Cf. ce passage du Fihrist (Flügel, Mani, p. 100) : [Après la mort d’un Élu, ses éléments de lumière vont au ciel] ; « mais le reste de son corps, qui est tout obscurité, est jeté dans l’enfer. »
- ↑ Le rôle de psychopompe attribué ici à la Lumière bienfaisante est joué dans le Fihrist par le Sage conducteur (der leitende Weise) ; cf. Flügel, Mani, p. 100.
et le tien-na-wou de notre texte, suppose au milieu du mot un â qui manque dans dênvar. — [L’interprétation de la transcription chinoise tien-na-wou ne s’impose pas à première vue. La difficulté réside dans la valeur qu’il convient d’attribuer à l’a de na. En effet, דינור dēnvar a été prononcé en pehlvi *dēnəwar comme l’indique très justement M. Salemann dans ses Manichaeische Studien, I, p. 167 (§ 51) ; le chinois peut donc avoir noté tien-na-wou tout comme l’arabe a écrit دينَورىّ. S’il en est ainsi, les tien-na-wou sont simplement les dēnwar. Mais il est tout aussi probable, sinon davantage, que l’a de na représente une voyelle franche et non furtive, un ā et non un ə : en ce cas, c’est *dēnāwar qu’il faut lire. Au point de vue du sens, rien n’est changé : le composé de dēn et de -bar, -war « qui porte, qui possède » (cf. pers. بردن), et celui de dēn et de *āwar- « qui apporte, qui possède », sont synonymes : le sogdien a régulièrement δyn”βr « religieux », tout comme le pehlvi de Tourfan דינור. En persan même on a côte à côte kīnvar et kīnāvar « plein d’animosité, de colère », bārvar et bārāvar « fructueux, fertile » (cf. Horn, Grundriss, t. II, p. 188-189). — R. G.]