Page:Journal asiatique, série 10, tome 18.djvu/56

Cette page n’a pas encore été corrigée
52
JUILLET-AOÛT 1911.

il s’agit des peines qui attendent celui qui brise le jeûne ; en sogdien on voit d’ailleurs, ainsi qu’on l’attend, βws’nt alterner avec βws’ntk qui en est l’élargissement iranien en -k-. Le mot sogdien bouddhique lui-même répond évidemment à la forme prakrite de skr. iipavasathdlj ; cette forme ne nous est pas connue directement, mais son existence est néanmoins attestée dsns l’Inde. En efî’et, on y trouve fréquemment (cf. Pischel, Gr. d. Prakr.-Spi’., p. lo ^yposaha qui est d’ailleurs le terme jaina ; ce posaha suppose une chute assez précoce de Vu initial pour que la sourde soit conservée comme si elle se trouvait à l’initiale. Mais cette chute est loin d’être générale : c’est uvaïsaï qui répond à upaitçall dans le Saptacatakam de Hâla (cf. PiscuEL, loc. laiid., p. i35). En ardhamâgadhï même, le passage de p a v dans cette même position est fréquent ; or il suppose que la consonne était intervoc ;dique et par conséquent que la brève initiale s’est maintenue assez longtemps ; ainsi dans vahhamai’<.apahrâninti et autres pareils (voir Pischel, loc. laud., p. igc), § i/ia). Il faut donc que l’on ait eu, comme l’on avait çaurasenï uvmiahaen face de ardhamâgadhï pâhanâo< :up(hi<ili(m, à côté de posaha un mot prakrit uvosaha. C’est ce dernier qui est entré en sogdien, avec un autre suffixe final et qui, ayant perdu la brève initiale, s’est répandu on Asie centrale sous la forme (Stvs’ni et avec le sens de c^jeûne rituebî qu’il avait, dès les Brahmanas, dans la doctrine védique, qu’il a conservé dans le bouddhisme et jusque dans la religion manichéenne telle qu’elle apparaît à l’Orient de la Perse.

II

Le terme βws’nt n’est pas simplement un emprunt au prakrit, c’est aussi un mot qui a subi une altération dans sa forme dans l’Inde même, ou bien en Sogdiane, ou sur la route du