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Srong-bdzan-sgambouo[1], régnait à H’lassa (Lahsa) dans le Tibet. Ce prince, qui avait quelques connaissances de la religion de Bouddha envoya son premier ministre Touomi Sambouoda dans l’Inde, pour y étudier la doctrine de Chakia-mouni. Revenu au Tibet, ce ministre composa deux alphabets pour sa patrie, dont l’un se nomme Kdzab, et l’autre K’char. Il avait pris l’indien pour modèle.

Srong-bdzan-sgambouo fut reconnu pour être une incarnation de Khomchim-Botisato. Il plaça à H’lassa le principal temple du pays. Un autre, nommé Boudd’ala, fut construit sur une très-haute montagne. Dans de beaux sites et aux bords des rivières, on établit des couvens et des écoles, parmi lesquels les plus célèbres sont celles de Bréboung, Djachi-Loumbo, Galdan et Sera. D’autres temples, entourés de villes et un grand nombre d’écoles, furent fondés dans le Tanggout et dans le pays des treize princes d’Andoo, ou Amdoa ; entre ces temples celui de Djama-kurè est le plus considérable.


J’ai publié cette vie de Bouddha, pour que les personnes qui ne sont pas prévenues par la manie des sys-

  1. Pallas (Mongol. Vœlker, etc. II, p. 10), appelle ce roi Sarang-san-Gambo. C’est vraisemblablement le fondateur de l’empire des Thour-fan. Les auteurs chinois l’appellent Lun-tsan So-loung-tsan. Le nom tibétain de Srong-bdzan paraît être caché dans So-loung-tsan ; d’autant plus que l’o dans so est bref, et que les Chinois n’ont pas de r, pour lequel ils mettent un l. Dans les années appelées Kai-houang (580 à 599 de J.-C.), ce roi de Tibet soumit à son empire une grande partie de l’Asie centrale.