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nombre infini de maximes salutaires. Cependant cette envie ne le quitta pas, et bientôt il se soumit à une nouvelle pénitence, qui consista en ce qu’il se fit ficher un millier de clous dans le dos, pendant qu’il reçut l’instruction suivante :

« Tout ce qui est visible doit périr,
Ce qui est créé est assujéti à une fin déplorable.
Toute croyance appartient au royaume du néant.
L’Univers n’existe que dans l’imagination. »

Le désir de s’instruire ne quitta pas encore le saint, qui se soumit à une troisième expiation en entrant dans un four ardent, comme son maître le lui avait prescrit. Deux des plus hauts génies le conduisirent par la main jusqu’à l’ouverture, et une troupe de mille autres anges éteignit de suite la flamme de neuf toises de hauteur, par une pluie de fleurs. Alors Chakia-muni, absorbé en adoration et en humilité, reçut la troisième instruction, savoir :

« La force de la miséricorde établie sur des bases inébranlables.
L’éloignement total de la cruauté.
Une compassion sans bornes envers toutes les créatures.
Une constance imperturbable dans la foi.
Voilà les guides sur le chemin de la sainteté. »

La quatrième et dernière épreuve à laquelle le disciple se soumit, était l’offre de faire le sacrifice de son propre corps ; le maître lui disait :

« Pour que mes doctrines ne soient jamais oubliées,