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senta les huit joyaux, et lui adressa ces paroles : « Souverain, dont la puissance est sans bornes, grand héros, qui as vaincu toutes les tentations, nous te prions de vouloir, par tes instructions salutaires, faire avancer le bonheur de l’humanité. » — Mais cette prière ne le persuada pas non plus, jusqu’à ce que Khourmousta-Tangri, accompagné de trente-trois princes des génies, se présentât devant lui pour l’adorer. En lui remettant un Doung[1], il lui dit : « Inventeur du remède le plus efficace et de l’eau du salut, délivre enfin de leur misère tous ceux qui sont créés pour souffrir, et fais retentir tes instructions célestes pour les humains ensevelis dans un profond sommeil. » Cinq disciples de Bouddha qui se trouvèrent présens, savoir : Djanchi-Godinia, Datol, Langba, Mingtsan et Sangdan, furent saisis d’étonnement et s’écrièrent : « La sainteté de notre maître est véritable, faisons-lui notre première adoration. » C’était le moment de leur épreuve ; ils fixèrent leurs yeux sur sa face pour se convaincre de sa sainteté. Djanchi-Godinia fut le premier dont la foi vainquit tous les doutes ; il tomba à genoux et adora son maître en lui rendant les honneurs divins, et en faisant neuf fois le tour de sa tente. Son exemple entraîna les quatre autres disciples, ils adorèrent tous Chakia-mouni, se présentèrent devant lui en disant : « Si tu es le plus saint de tous les hommes, daigne

  1. Doung est une grande coquille de mer, qui sert d’instrument musical dans les temples des Bouddhistes.