Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/374

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que sont devenus les trésors qu’a entassés l’orgueilleux Kâroun ? que sont devenus Ad, Schédâd et Kahthân[1] ?

Un malheur qu’ils n’ont pu repousser est venu fondre sur eux ; ils ont péri, et leurs peuples ont subi le même sort.

Et il en a été des royaumes et des rois comme de ces ombres vaines que l’homme voit pendant son sommeil.

La fortune s’est tournée vers Darius, et il a été terrassé ; elle s’est dirigée vers Chosroës, et son palais lui a refusé un asile.

Est-il des obstacles que la fortune ne surmonte ? le règne de Salomon n’est-il point passé ?

Sans doute il y a des malheurs que l’on supporte, et dont on peut se consoler ; mais il n’y a pas de consolation pour le malheur qui vient de fondre sur l’Islamisme.

Un coup affreux, irrémédiable, a frappé l’Espagne ; il a retenti jusqu’en Arabie, et le mont Ohod et le mont Thalân se sont écroulés.

Demande maintenant à Valence ce qu’est devenue Murcie ? où trouver Xativa ? où trouver Jaën[2] ?

  1. Les Musulmans disent que Kâroun ou Koré était le plus riche et le plus orgueilleux des enfans d’Israël. Il refusa de payer la dîme. En punition de son avarice, Dieu entr’ouvrit la terre sous ses pas, et il fut englouti avec tous ses trésors.—Ad et Schédâd sont d’anciens rois de l’Arabie. Kahthân est le père des Arabes purs et sans mélange.
  2. Dans ces villes et dans les campagnes environnantes, il y avait