Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée
( 28 )

rebuttent souvent le lecteur. Tout, dans cette composition singulière, porte l’empreinte du culte barbare de Sivâ. Les combats surtout offrent des scènes affreuses, quelquefois même dégoûtantes. Il nous suffira de citer (chant VIII) la lutte de la déesse avec Ractavidja, démon dont le sang, comme une semence féconde, enfantait de nouveaux Asours, dès qu’il touchait la terre. La déesse, pour le vaincre, ordonne à Kali de boire le sang qui coule de ses blessures ; accablé de traits, le démon tombe sur la terre, privé du sang qui fesait sa force.

Le morceau suivant forme en quelque sorte l’exposition. Je me suis fait un devoir de traduire avec la plus scrupuleuse exactitude. Outre le texte imprimé aux Indes en caractères Dévanagari, j’ai pu consulter un manuscrit que M. Chésy a eu la complaisance de mettre à ma disposition. Je suis heureux de pouvoir lui témoigner publiquement la reconnaissance que m’inspirent les bontés qu’il a pour moi.


CHANT PREMIER.

Markandéya parle.

Je chante Savarni de la famille du soleil, celui qu’on appelle le huitième Menou, je chante sa naissance, quand, à la voix de Mahamaya, ce glorieux descendant du soleil, ce favori des cieux parut pour commander à un Manwantara,

Sous l’empire du Menou Swarotchicha, vivait un roi nommé Souratha de la famille du soleil. Il gouver-