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Chidhi continua à demander : Comment supporterai-je tant de peines, et quel est le meilleur moyen pour échapper à un pareil danger ? Chari reprit : Nul homme ne peut l’éviter, tous y sont assujettis, si la force et l’exercice de la foi ne les en délivre et ne les en préserve. Depuis ce tems, Arda-chidhi prit la résolution de renoncer à son épouse et aux vanités mondaines. Il communiqua cette résolution à sa femme et à ses parens ; tous furent consternés. Son père le pria instamment de ne point l’abandonner, étant son fils unique, et les paréns craignirent que l’empire et le trône ne restassent par là sans souverain. On lui représenta qu’en administrant les affaires pendant le règne de son père, il pourrait de même mener une vie pieuse, mais tout ce qu’on lui dit pour le faire renoncer à son idée fut vain, et redoubla son zèle. On s’épuisa en conjectures sur l’inclination particulière du prince ; les uns l’appellaient une folie ; d’autres croyaient en entrevoir l’origine, dans un mécontentement contre son épouse, ou dans une passion nouvelle et plus forte pour une autre femme. Son père, le roi Soudadani le fit surveiller dans le palais, et lui donna une gardé considérable, entièrement composée de membres de la race de Chakia, On proclama dans tout le royaume une ordonnance qui défendit aux grands de recevoir le prince chez eux, s’il arrivait sans être attendu, parce qu’il avait déclaré que, malgré les précautions de ses gardes, il s’échapperait du palais. Arda-Chidhi fit en présence de son frère et de toute la cour, la déclaration sui-