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de l’Inde, et son élève, qui avait déjà fait des progrès étonnans, lui apprit cinquante, langues étrangères, avec leurs caractères particuliers. Son désir d’apprendre n’avait pas de bornes, et il ne pensait qu’à augmenter ses connaissances.

Ardha-chidhi surpassait en beauté tout le genre humain. Quand il se promenait seul à l’ombre des figuiers et des orangers, le peuple se réunissait en foule pour admirer ses trente-deux similitudes en beauté (lakchan), et ses quatre-vingts appas (naïrak). Chacun était ravi de pouvoir s’approcher de lui, de l’adorer et de lui présenter des fleurs magnifiques, des joyaux et des bijoux en or et en pierreries. Arrivé à l’âge de puberté ses parens voulurent le marier. On sonda ses inclinations ; mais il refusa toujours de prendre une femme. Cette résolution consterna tout le monde, et ce ne fut qu’avec beaucoup de peine qu’on parvint à lui faire changer d’idée. Il céda sous la condition qu’on lui trouverait une vierge parfaite, possédant les trente-deux vertus et perfections principales.

Par là il espérait d’éviter le mariage, parce qu’il ne croyait pas qu’on pût trouver une femme aussi accomplie. Cependant on fit dans tout le royaume des recherches si actives, qu’on parvint à la fin à découvrir une princesse de la race de Chakia, qui possédait toutes les qualités requises. Dewa-dath, un oncle et ennemi d’Arda-chidhi, avait aussi recherché la même beauté. Le père fit en conséquence des difficultés, et déclara qu’il ne la donnerait pour épouse qu’à celui qui mériterait réellement la préférence. Dewar-dath