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coutume de porter les mâles nouveaux nés dans un lien sacré, entouré de rochers, pour les présenter à une image divine. À cette occasion, le peuple y célébra des mystères religieux. Le petit Arda-chidhi arriva accompagné par les grands du royaume, et pendant qu’il adorait l’image divine, cette image s’inclina devant lui. Alors les spectateurs furent convaincus que l’enfant était un être miraculeux, et prédirent qu’il surpasserait en sainteté toutes les incarnations précédentes. Tout le monde l’adora en le saluant du titre de dieu des dieux (en sanskrit devati deva et en mongol tèngrün-tèngri). Ses gouverneurs et instituteurs mêmes lui montraient toujours cette vénération qu’on doit à une incarnation de la divinité. Trente-cinq vierges étaient chargées de l’amuser par leur musique, sept le baignaient tous les jours, sept l’habillaient, sept le berçaient, sept étaient chargées de le tenir propre, et sept l’amusaient.

Lorsque Arda-chidhi eut atteint l’âge de dix ans, on lui donna le sage Ba bourenou bakchi pour précepteur. Celui-ci lui enseigna la poésie, le dessin, la musique, la médecine et les sciences mathématiques. Le prince montra une extrême facilité pour toutes ces sciences, et devint en peu de tems si habile, qu’il proposa à son maitre des problèmes que celui-ci était incapable d « résoudre ; Arda-chidhi les lui expliqua. Il demanda à apprendre toutes les langues, comme instrument indispensable pour répandre la véritable religion parmi les peuples de l’univers. Ba bourenou bakchi ne connaissait que les idiomes et les alphabets