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Le zend a effectivement quarante-deux lettres, sans compter deux ou trois figures superflues. Voici quelles sont les rectifications à faire à l’alphabet zend qu’a donné M. Anquetil dans les ouvrages précédemment cités. Les deux figures mises sous le no 5 sont deux lettres différentes qui ne sont jamais confondues l’une avec l’autre dans les manuscrits. La première est le K, dur ou Q ; la seconde est la même lettre aspiré Qh, (le ع arabe). La queue, queue, si je puis me servir de cette expression, qui distingue ce Qh, est, dans ce genre de lettres, le signe ordinaire de l’aspiration. Sous le no 6 il y a trois lettres : la première figure est le D ordinaire ; la seconde est le D barré[1] ; les deux dernières sont indistinctement les formes ordinaires du Th. Le no 9 est une S, mais non l’S ordinaire : c’est une consonne qui correspond à la première des trois S samskrits, et qu’on ne peut pas mieux représenter que par le C, parce qu’en passant dans les idiomes de l’Europe, elle se change en Ç ou en K. Le no 10 renferme d’abord l’S ordinaire, ensuite le Sk qui, dans les meilleurs manuscrits, paraît évidemment composé de la figure de l’S et de celle du K, et enfin le Sh (en allemand Sch)[2]. Ainsi açpo est le samskrit açvah (cheval) ; paçous est le samskrit paçoah (bœuf), et le latin equus, pecus. Le no 14, outre le G ordinaire, contient une figure fausse qui n’existe point dans

  1. Je pense que, par cette figure, M. Rask veut indiquer un D plus fortement articulé. (S. de S.)
  2. C’est le Ch français, comme dans chose. (S. de S.)