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Tout était fini. Encore quelques heures et l’armée de Versailles triomphante aura raison des derniers défenseurs de la Commune.

Le samedi matin, accompagné d’un ami, je quittai notre quartier général, établi depuis la veille à Belleville, et me dirigeai vers la mairie du XIe arrondissement, encore en notre pouvoir.

Des documents importants y avaient été oubliés, m’avait-on dit. Il fallait les soustraire à la curiosité des amis de l’ordre et empêcher que des renseignements compromettants, pour beaucoup des nôtres, ne tombassent entre les mains d’adversaires assoiffés de vengeance.

La place Voltaire était déserte ; seuls, deux hommes portant la capote des fédérés gardaient la barricade élevée sur le boulevard, près de la mairie.