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méa de Newcastle (Australie) en sept jours d’une joyeuse traversée.

Arrivés à Sidney, Rochefort télégraphia à un ami sûr, en France, et dix jours après une banque australienne nous avisait qu’un crédit de mille livres (vingt-cinq mille francs) nous était ouvert.

Le capitaine du P.C.E. reçut les 8,500 francs que nous lui avions promis. Ce n’était pas une récompense mais bien une indemnité. Les armateurs du capitaine Law, notre sauveur, venaient de le congédier.

À ce moment, quelques-uns d’entre nous apprirent qu’il fallait se séparer. Les ressources pour le retour n’étaient plus égales.

Bastien Grantille put se procurer, à bord d’un navire charbonnier de Newcastle, le passage jusqu’à San-Francisco.

Ballière partait pour Melbourne et, de là, essayerait de regagner l’Europe.

Rochefort et Pain, plus heureux, se dirigeaient sur Londres par San-Francisco et New-York.

Mon excellent ami Paschal Grousset, dont les ressources étaient plus considérables que les miennes, voulut partager avec moi la bonne et la mauvaise fortune.

Nous avions l’argent nécessaire pour atteindre San-Francisco par les voies les plus rapides. Dans cette ville nous trouverions peut-être un concours qui nous permettrait d’atteindre New-York.

Nous ne nous étions pas trompés. À San-Fran-