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habitations sans être rencontrés par les rondes. J’avais environ deux kilomètres à faire et ne savais trop comment j’allais m’en tirer. La providence des communards aidant, je pus rallier ma case et me remettre des fatigues et des émotions de notre infructueuse tentative.

Le navire ajourna son départ et le lendemain, secondés par quelques camarades, nous tentâmes de nouveau l’aventure ; mais ce soir là, la mer était si violemment agitée qu’il fallut encore abandonner le projet d’atteindre notre sauveur.

Deux jours après, le navire quittait le port emportant une partie de nos espérances.

Mais ce n’était que partie remise, et nous résolûmes de tout essayer, et ce, dans un bref délai, pour nous arracher aux délices de cette Capoue si judicieusement désignée, par le comte Othenin d’Haussonville, sous la dénomination flatteuse du deuxième Empire français dans le Pacifique.



Peu de jours après cette aventure, je reçus de la presqu’île Ducos une lettre qui m’était adressée par quelques camarades : Ceux-ci, pour se soustraire à l’énervante oisiveté à laquelle ils étaient condamnés depuis si longtemps, désiraient se livrer à une exploi-