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LES DÉCORÉS

dira-t-on, son enragé noctambulisme, ses longs cheveux et ses cravates de soie blanche retardent, en revanche, son cerveau marche toujours à l’avant-garde.

L’acte de l’état civil, copié à la mairie de Bordeaux, prétend que Mendès a doublé le cap aride de la cinquantaine. Quelle calomnie ! L’auteur de La Maison de la Vieille paraît à peine quarante ans et, logiquement, n’en a pas vingt-cinq. Oui, il est prodigieusement jeune, beaucoup plus jeune, à coup sûr, que les pauvres petits crevards usés, fanés, fripés, vidés, mâchurés, ratatinés, déjà chauves sur les bancs du collège, avortons rachitiques qui, au café, hument du lait coupé d’eau de Vichy, qui se vantent de passions inavouables afin de dissimuler leur aphasie auprès des femmes, qui manquent de respiration quand ils ont publié une plaquette de dix pages — sur Chine, Japon et Hollande — ou composé un morne et brumeux article de critique dans une de ces multicolores revues destinées à