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J.-H. ROSNY

mise, Rosny ressemble à un Persan qui se serait fait clergyman. Il ne discute pas, il conférencie ; il ne cause pas, il monologue, suivant son raisonnement sans se préoccuper des arguments de son interlocuteur qui ne le convainc jamais, car il se montre autoritaire et passionné aussi bien dans ses inimitiés que dans ses admirations, admirations dont le nombre est restreint. Mais quel encyclopédique et puissant cerveau ! Il a embrassé toutes les manifestations de l’intelligence humaine, et son bagage scientifique est aussi considérable que son acquêt littéraire. Il voit d’ailleurs la rénovation des lettres par l’alliance de la Science et de l’Art ; dans le fond comme dans la forme, ses livres, auxquels a collaboré son frère — lui aussi un esprit de premier ordre — sont imprégnés de cette conviction, et des œuvres telles que Les Xipéhuz, les Tornades, Daniel Valgrève, Vamireh, non seulement proclament la valeur d’un penseur profond et d’un styliste exceptionnel, mais ils prouvent