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LES DÉCORÉS

qualités d’un comédien de premier ordre, de pousser le goût et la science de la mise en scène jusqu’à la perfection idéale, d’ouvrir largement la porte aux talents inconnus qui pullulent dès qu’on daigne lire leurs œuvres, et ne pas s’hypnotiser sur des noms rancis.

Par la tâche accomplie, il est d’ailleurs facile de juger l’ouvrier.

Les œuvres d’étrangers tels que Tolstoï, Ibsen, Hauptmann, Strindberg, Bjornson qui, sans Antoine, sommeilleraient en France dans le plus complet oubli, ont été révélées au public. En sept ans, tout ce qui porte un nom dans notre littérature contemporaine a été acclamé sur la scène du Théâtre-Libre, toute notre brillante phalange a fait là ses premières armes : Hennique, Rosny, Alexis, Céard, Margueritte, Ajalbert, Descaves, Bonnetain, Lavedan, Guiches, Le Corbeiller, Mullem, Lecomte, Couturier, de Curel, Pierre Wolff, Ancey, Courteline, Jean Jullien, Fèvre, Méténier, Vidal, et je ne parle pas des anciens