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LES DÉCORÉS

placabilité d’une guerre de religion, il a conservé des habitudes de condottière, il s’emballe, voit rouge et frappe parfois des frères d’armes, d’audacieux révoltés dont la colère lui fait oublier les services rendus autrefois à la cause commune. Sa plume reste aiguë comme un stylet : qui s’y frotte, s’y pique.

À l’encontre de Fourcaud — le révolutionnaire devenu conservateur qui veut que tout le monde soit content dans la maison, quand il a bien bu et bien mangé, et qui ne dissimule pas son naïf étonnement en voyant le train continuer sa marche lorsqu’il est descendu de wagon — Arsène Alexandre croit qu’à une évolution succède une autre évolution, et que l’humanité, éternellement en mal d’enfant, ne se repose jamais. Il a ferraillé pour le naturalisme et l’impressionnisme bêtement méconnus, mais il se refuse à accepter que Courbet ou même Manet aient, pour toujours, barré la route aux générations futures. Il se passionne pour toute manifestation nou-