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LES DÉCORÉS

Oh ! rien de commun avec le produit incestueux de Cabanel et de M. Prud’homme, le monsieur qui fait dans l’art, comme on fait dans les draps ou le porc salé, qui possède pignon sur rue, dîne en habit tous les soirs, dirige des tableaux vivants chez les banquiers, et trafique de ses œuvres « au plus juste prix » et suivant « le goût du jour ».

Son œil brillant de malice, son sourire de gamin, sa franche poignée de main, son sang peuple coulant rouge sous la peau, ses enthousiasmes intransigeants, son parler net, son horreur des mensonges, sa haine des habiletés mondaines, détonneraient ferme dans les quartiers somptueux. D’ailleurs d’où sort-il cet être-là ? Quels sont ses titres, ses grades, ses parchemins ?

Élève de son père — sculpteur de talent — Lepère n’a pas connu le régime cellulaire de l’École des Beaux-Arts. Comme Courbet, Millet, Degas, Manet, Raffaëlli, Claude Monet, Baffier, Chéret, Grasset, Bartholomé, Brac-