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ALEXANDRE CHARPENTIER

Décidé à ne pas rester à la charge de parents fort pauvres, il quitte, à quinze ans, la maison paternelle, et, sans un sou, sans un appui, sans un ami, sans un métier, se jette en pleine bataille de la vie.

— Ceux qui ont connu les couchers problématiques, les repas de hasard, les nuits hétéroclites, les hivers en espadrilles, les étés en pardessus ouatés, la fascination des flots d’encre de la Seine pendant les nuits neigeuses, ceux-là traduiront, aperto libro, le sens exact de ces mots, encore parés d’un vieux panache romantique : « La bataille de la vie. » — Passons.

Entraîné d’instinct vers l’art, le gamin fréquente le Louvre, les bibliothèques, les cours. Il voit, s’émeut, s’interroge, s’oriente et entre à l’École des Beaux-Arts, dans un atelier de graveur en médaille, atelier choisi parce qu’on y est exempt du paiement de la masse et de la bienvenue. Les âneries pédantes débitées dans le lazaret de la rue Bonaparte s’émoussent