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MAURICE ROLLINAT

comme tant d’autres ; il incarne en lui l’entité : art, d’une impeccable façon. Et l’émotion extraordinaire, indéfinissable, quasi magnétique qu’il procure, vient justement de la passion ardente dont il est constamment consumé et à laquelle les auditeurs les moins bienveillants sont incapables de résister.

Sa musique présente d’ailleurs une homogénéité symptomatique avec sa poésie, regorgeante d’élan, de couleur, de sincérité, d’étrangeté, de profondeur, de passion, de tristesse et de terreur.

Rebelle aux emprisonnements d’école, Rollinat aime à la fois George Sand et Edgar Poë, Walter Scott et Daudet, Baudelaire et Pierre Dupont. Mais sa vraie maîtresse est la nature pour laquelle il réserve les tendresses de son âme de campagnard épris d’air, de lumière, de ciel et de verdure. Il sait lui parler et la comprendre ; elle le console et panse son cœur blessé.

Les poétaillons qui peinent à aligner des