Page:Jourdain - Les Décorés, 1895.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
LES DÉCORÉS

agressive ironie de pince-sans-rire, son alerte esprit dont la tournure très particulière, très à lui, frappe d’un poinçon typique ses moindres appréciations, ses plus courtes boutades. C’est un des rares critiques littéraires qui sache juger un livre et une pièce.

Sa dernière œuvre — les Emmurés — une œuvre à laquelle un littérateur de sa valeur et de son tempérament pouvait seul s’attaquer, une œuvre qui a exigé sept années d’un labeur aride et opiniâtre, une œuvre admirable, débordante de pitié et de tendresse pour les aveugles, prouvera mieux que les plus chaleureux panégyriques la supériorité intellectuelle et l’élévation de sentiments du psychologue qu’est Descaves ; prêt à risquer sa peau à la frontière, quand sonnera la charge, plus vaillamment peut-être que ses insulteurs d’hier.