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PREMIÈRE LEÇON.


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INTRODUCTION.


Mesdames, Messieurs,

I. J’ai choisi comme sujet de ces conférences, ou, si vous aimez mieux, de ces lectures, les principaux poètes français contemporains.

Et je ne serai pas embarrassé tout d’abord pour définir ce terme de contemporains. Usant de la liberté que vous accordez généreusement à tous ceux qui viennent ici prendre la parole, je ne me crois pas obligé de vous parler de nos poètes de la dernière heure, des symbolistes, des décadents, des poètes amorphes, de tous ceux en un mot qui cherchent, avec plus ou moins de bonheur, hors des voies traditionnelles, des sources nouvelles de poésie. Ces tentatives, intéressantes par certains côtés, sont restées jusqu’ici à peu près sans résultat. Il faut attendre, pour en parler, qu’il en soit sorti une œuvre remarquable. En attendant, je laisserai de côté ces balbutiements qui n’ajoutent rien à la gloire littéraire de la France, pour vous parler exclusivement des œuvres consacrées par les jugements unanimes de l’opinion et de la critique.

Et je ne remonterai pas non plus trop loin dans le passé. Certes, j’aurais pris plaisir à vous entretenir de Lamartine, si pur, si beau, si émouvant, même quand son langage est incorrect et ses rimes imparfaites, — d’Alfred