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d’Hélène Jégado, cette domestique qui, en peu de temps, empoisonna par l’arsenic, sans motif, une vingtaine de personnes. Ces analyses ne sentaient peut-être pas plus mauvais que bien d’autres, mais l’imagination et l’horreur causée par cette affaire amplifiaient probablement les plaintes des voisins. Quoi qu’il en soit, Malaguti ne lâcha prise qu’en 1856 et, à bout d’arguments, vint rejoindre au Palais Universitaire les autres Facultés et l’École de Médecine ; cette dernière y était depuis 1852. C’est, comme je l’ai dit, M. Bellamy qui fit le déménagement, le préparateur en titre, M. Sarzeau, étant âgé et devenu presque aveugle par suite d’une explosion dans le laboratoire. L’opération du transfert ne fut pas simple, car en ces quinze ans, Malaguti avait entassé dans son local une quantité prodigieuse d’objets ; il avait même passablement empiété sur le logement de ses collègues.

Quant au professeur de Physique, il lui fut toujours impossible de faire la moindre recherche au Présidial.

Les professeurs d’Histoire naturelle n’eurent jamais de laboratoires spéciaux ; la pièce des collections était leur seul territoire ; ils travaillaient chez eux, ce qui ne les empêcha pas de faire d’admirables découvertes qui ont illustré notre Faculté.

L’opinion publique ne tarda pas à apprécier, comme ils le méritaient, le zèle et le savoir des nouveaux professeurs ; on se pressait à leurs leçons et jamais popularité ne parut de meilleur aloi. J’ai retrouvé dans une lettre du Maire, les chiffres moyens des auditeurs pendant l’année 1847. Les voici : Physique et Chimie, 120 ; Zoologie, 50 ; Botanique 60 ; Géologie et Minéralogie, 30 ; Mathématiques appliquées, 30 ; Mathématiques pures, 8 à 10. Ces derniers étaient des professeurs et maîtres du Collège qui de plus avaient organisé entre eux des conférences.