Page:Joubin - Histoire de la Faculté des Sciences de Rennes.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
− 50 −

tenir à notre Université qui s’enorgueillit d’avoir conservé en lui un professeur de Chimie aussi savant que fin littérateur. C’est M. Bellamy qui, en 1856, opéra le déménagement du laboratoire de Chimie, de la Mairie au Palais Universitaire. Il a bien voulu rappeler pour moi ces souvenirs lointains et tracer sur le plan les indications que l’on peut y lire. Ceux que cet historique intéresse se joindront à moi pour exprimer leur reconnaissance au professeur Bellamy qui a saisi avec empressement cette occasion de témoigner sa gratitude à ses anciens maîtres en rappelant avec humour quelques traits curieux de leur caractère.

Voici donc en quoi consista, pour la Faculté des Sciences, une installation qui, provisoire, dura quinze ans. Mais ce provisoire fut loin d’être stérile. De ces rudiments de laboratoires qui nous paraîtraient aujourd’hui si misérables sont sortis de magnifiques travaux ; et quand on songe à la pauvreté de leurs ressources, on se fait une idée plus haute de la valeur scientifique des hommes qui, avec si peu de moyens matériels, ont pu effectuer de si précieuses découvertes ; on ne peut s’empêcher de penser à ce qu’ils auraient fait s’ils avaient été moins parcimonieusement outillés.

La Faculté était tout entière logée au premier étage du Présidial, dans les locaux actuels de la Bibliothèque municipale. La grande salle de lecture du public, dont les cinq fenêtres s’ouvrent sur la place de la Mairie, ornée alors d’un arbre de la Liberté, était divisée par une cloison qui en faisait deux amphithéâtres inégaux. Le premier, plus petit, était le plus rapproché de la tour de l’horloge ; il était affecté aux cours d’Histoire naturelle et de Mathématiques. C’est là que Dujardin, Durocher, Chenou et Dupré ont enseigné. L’autre, beaucoup plus grand, était placé dans la partie Nord ; la chaire était située là où est