d’être nommé préparateur, fut délégué à Paris par le Maire de Rennes pour procéder aux achats des collections d’Histoire naturelle ; il s’entendit à ce sujet avec Dujardin, qui se trouvait à cette époque dans la capitale, puis, sur la demande du Maire, il eut une entrevue avec le Ministre. Le récit de cette audience est intéressant ; elle est racontée par Pontallié dans une lettre qu’il écrivit au Maire et dont j’extrais quelques passages caractéristiques.
(Archives municipales. R-9/4 )
Il parait que M. Cousin n’accorde d’audience à personne. M. Dujardin m’a dit que sans le secours du baron Thénard, qui l’a introduit presque par surprise dans le cabinet du Ministre, il n’aurait jamais pu parvenir à obtenir un moment d’audience ; aussi dois-je me regarder comme fort heureux d’avoir pu causer avec le dit Ministre pendant cinq minutes à sa réception du jeudi soir 24. Plus de cent cinquante personnes se pressaient autour de lui dans le salon, et sur vingt environ à qui il a parlé, j’ai été un de ceux qui ont obtenu des plus longues conférences (sic).
Il a surtout insisté sur son projet bien arrêté de donner à Rennes une Faculté de Médecine ; mais tout est subordonné au succès de la Faculté des Sciences. Le succès est immanquable de la part des professeurs qu’il nommera. Il trouve une franche et active, très active coopération de la part de l’autorité municipale. Il tient surtout à ce qu’il appelle son bâtiment. Il faut qu’on lui donne très promptement ce bâtiment qu’on lui a promis ; il craint qu’on ne recule, on devrait déjà avoir mis la main à l’œuvre, etc…, etc… J’ai répondu que la Ville, occupée en ce moment de l’emprunt que les Chambres l’ont autorisée à contracter pour cet objet, était disposée à agir aussitôt qu’elle aurait obtenu l’approbation des plans soumis en ce moment à l’examen du Conseil des bâtiments ; que d’une autre part je venais prendre ses ordres pour l’acquisition du mobilier scientifique pour la réception et l’installation duquel on prépare en ce moment le local provisoire.