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Après tout ce temps perdu, le vote fut fixé au 18 juin. Mais, dans l’intervalle des deux séances, le Ministre renonça à la création de la Faculté de Médecine. Il demanda de l’ajourner à l’année prochaine… C’était en 1840… nous sommes en 1900 : les choses sont au même point.

Quelles peuvent être les raisons qui décidèrent le Ministre à l’abandon d’une création pour laquelle il avait si vivement sollicité la Municipalité rennaise ? Celles que donna Victor Cousin dans la séance dont on va lire le compte rendu ne sont ni très claires ni très concluantes. Je me contenterai à ce sujet de citer un passage du rapport d’un conseiller municipal de Rennes, M. Hamon, sur le Palais universitaire en projet quelques années plus tard :


« Pendant que Rennes s’efforçait de justifier le projet de loi, les villes voisines qui possédaient des écoles médicales, Nantes surtout, y faisaient une vive opposition. Leurs prétentions furent appuyées par des députés, dont l’influence s’étendait même dans les Conseils de l’Université (M. Dubois, député de la Loire-Inférieure). Le Ministre se laissa vaincre ; il craignit que la Faculté de Médecine ne nuisit, devant la Chambre, à la Faculté des Sciences, et il la sacrifia momentanément au salut de celle-ci. »


Malgré la réserve et la discrétion du rapporteur, il est facile de voir que si les intérêts de la Ville de Rennes furent ainsi sacrifiés, du moins la Municipalité lutta avec énergie et fut à la hauteur de ses devoirs.

Ces quelques considérations étaient nécessaires pour que l’on puisse se rendre un compte exact de l’importante séance de la Chambre dont voici le texte complet tel qu’il figure au Moniteur.