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manière vive, sur l’opposition que la Ville de Nantes fait au projet, non pas au point de vue de l’opportunité, qui ne saurait être contestée, mais exclusivement au point de vue nantais. Si le Gouvernement avait choisi Nantes comme siège académique, tout serait pour le mieux. Le Maire de Rennes combat cette prétention étroite : « Nantes, dit-il, pour qui le commerce et l’industrie sont une source de richesse et de bien-être, ne doit pas nous envier le seul avantage auquel nous avons droit de prétendre, celui de rester, comme nous l’avons toujours été, un centre de hautes études universitaires pour les départements de l’Ouest. »

Nantes ne désarma point et suscita contre les prétentions de Rennes une vive opposition, qui trouva dans M. Dubois, député de la Loire-Inférieure, un organe puissant et très écouté en sa qualité de membre du Conseil royal de l’Instruction publique.


II — Période Parlementaire.


Le Gouvernement ne recula pas devant les oppositions franches ou dissimulées qui s’élevaient contre ses projets. Aussitôt en possession des dernières délibérations du Conseil municipal de Rennes, Victor Cousin déposa sur le bureau de la Chambre un projet de loi portant création : 1o d’une Chaire de Langue et de Littérature slave au Collège de France ; 2o d’une Faculté de Médecine à Rennes ; 3o d’une Faculté des Sciences à Rennes.

Les choses eussent marché très vite et sans encombre si le Ministre s’était borné à proposer la création de la Faculté des Sciences ; mais il tenait à son idée de compléter le centre universitaire breton par l’adjonction d’une Faculté de Médecine. Il