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spéciale, composée de MM. Hamon, Duboys, Grivart, Binet, Paignon, Méaulle.

Après une nouvelle discussion du rapport favorable de la Commission des conclusions conformes à ce qui est énoncé ci-dessus sont adoptées dans la séance du 13 avril 1840.

L’affaire, vivement poussée, était donc en bonne voie et tout faisait croire qu’elle allait aboutir à bref délai, lorsque se produisit un incident qui intéresse trop la Ville de Rennes pour que nous ne l’exposions pas avec quelques détails ; le patriotisme rennais y trouvera une juste satisfaction.

En reprenant l’idée impériale qui instituait près de chaque Lycée chef-lieu d’Académie une Faculté des Sciences, le gouvernement du roi Louis-Philippe se préoccupait de créer de grands foyers d’études qui l’aideraient à faire rayonner et prévaloir sur tout le territoire les idées libérales ; il n’oubliait pas qu’il était issu de la Révolution de 1830 et il s’appuyait sur la bourgeoisie, qui, personnifiant alors les idées de progrès, et ne demandant qu’à le soutenir et à le suivre dans sa lutte pour la diffusion de l’enseignement à tous ses degrés, était le plus puissant levier dont il pût disposer.

Déjà la loi de 1833 commençait à donner ses premiers résultats ; les établissements d’enseignement secondaire, collèges royaux et collèges communaux, voyaient s’ouvrir une ère de prospérité ; il s’agissait de couronner l’œuvre en fortifiant l’enseignement supérieur.

Pour bien comprendre la situation, il faut se reporter à soixante ans en arrière.

La Bretagne était encore, à cette époque, une province n’ayant que de lointaines relations avec Paris ; on voyageait peu, les moyens de communications étant rares et coûteux ; il importait