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démies, dont celle de Rennes, et les Facultés des Sciences de trois Académies (Besançon, Lyon, Metz) furent supprimées.

L’arrêté, en vertu duquel il fut procédé à cette exécution en masse, fait valoir, entre autres raisons, que plusieurs Facultés des Sciences créées sous le précédent régime n’ont pas fonctionné ; c’était le cas de celle de Rennes.

Bien loin par conséquent, d’appliquer, en ce qui concerne Rennes, le décret de 1808, Royer-Collard, successeur amoindri des Grands-Maîtres et ministres de l’Empire, simple président de la commission d’Instruction publique de sa Majesté Très-Chrétienne Louis XVIII, arrêta ce qui était commencé, supprima ce qui était déjà fait, et renonça à ce qui restait à faire. C’est un recul qu’explique, sans qu’il soit besoin d’insister, la date de l’arrêté. Elle a son éloquence. Le gouvernement de la Restauration a ses raisons pour ne pas favoriser le développement des idées dont l’Université est la propagatrice zélée et autorisée. Plus de vingt années s’écouleront avant que l’on songe à relever les ruines que la politique avait pris à tâche d’accumuler.

Il nous faut arriver jusqu’au mois d’août 1838 pour voir se dessiner un mouvement qui conduira à la création définitive de la Faculté des Sciences de Rennes. Le gouvernement de Juillet ne pouvait pas se montrer moins libéral que l’Empire.

Le 24 août 1838, M. de Salvandy propose au roi la création de diverses Facultés des Lettres et des Sciences. Voici un extrait de son rapport :


Il m’a paru que ces Facultés des Lettres et des Sciences devaient être instituées partout où se rencontre une de ces deux circonstances : un grand centre de population et un grand centre d’études ; telles sont les métropoles comme Lyon et Bordeaux ou les villes qui rassemblent une studieuse jeunesse dans les Écoles de Droit ou de