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avait heureusement résumé en quelques mots le programme à remplir « Pas de monument, un atelier de Sciences. » Nous regrettons tous, et c’est la seule critique que je me permettrai, que le conseil de M. Liard n’ait pas été un ordre ; nous aurions préféré moins de pierre sculptée, moins de festons et d’astragales, mais plus de lumière, et à profusion. Nous aurions aimé une construction qui n’aurait peut-être pas eu la majestueuse ordonnance du style « néo-grec », mais où de grandes baies vitrées eussent remplacé les trop parcimonieuses fenêtres qui nous rationnent le jour ; M. Liard l’a bien dit, un atelier y c’est ce qu’il nous eût fallu. La même erreur a été commise dans d’autres villes et je renvoie le lecteur qui voudra s’en convaincre à l’intéressante brochure Usine et Laboratoire, de notre savant collègue de Bordeaux, M. Duhem.

Quoi qu’il en soit, sous la réserve de l’expression de ces regrets, qui me feront peut-être traiter de barbare, nous nous réjouissions de voir sortir de terre notre future maison. Dès la fin de 1889, la construction était fort avancée ; l’état des travaux laissait espérer que la Faculté serait livrée à la date promise. Mais l’installation de la charpente et les gros aménagements intérieurs traînèrent en longueur. Une Exposition d’art rétrospectif, installée dans la partie couverte du Palais, occasionna un retard considérable. Au 1er novembre 1891, date à laquelle le bâtiment aurait dû être livré, deux services seulement étaient en état de recevoir des meubles : le logement du concierge et la Géologie (rapport de M. le Doyen Sirodot). Il n’y avait que la partie où avait eu lieu l’Exposition qui fût parquetée. M. le directeur Liard vint à Rennes en septembre 1891.

Il constata que les sommes prévues pour l’installation intérieure étaient absolument insuffisantes. Il promit alors deux annuités