Page:Joubin - Histoire de la Faculté des Sciences de Rennes.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée
− 72−

Nous sommes au 8 novembre 1847, c’est-à-dire trois mois avant le 24 février 1848……

Les travaux commencèrent dès les premiers jours de 1848 ; la Ville paya régulièrement les dépenses faites. Mais brusquement la Révolution de Février éclatait, et cependant la Ville, pour répondre aux idées du moment, malgré le mauvais état des affaires et de ses recettes, s’empressa d’activer la construction pour occuper le plus possible d’ouvriers ; on ne s’intéressait plus seulement au Palais Universitaire, mais aux prolétaires qui le construisaient. On dépensa donc beaucoup dans ce premier exercice.

Mais l’État n’avait encore fait qu’un versement insignifiant sur l’annuité promise. Le Maire, M. Pongérard, inquiet, fit demander des explications au Ministre de l’Instruction publique, Vaulabelle, sur ce retard ; c’est M. Legeard de la Diryais, représentant du peuple, qui fut chargé de l’ambassade. Le 14 septembre, le Ministre lui répondit « qu’il a apprécié les considérations présentées par le Maire avec sollicitude », et qu’il a d’autant plus regretté de ne pouvoir donner suite à sa réclamation. « Il n’existe, écrit-il, au budget du Ministère de l’Instruction publique aucun fonds sur lequel cette dépense puisse être imputée. » Il faudrait une loi spéciale pour obtenir les 300.000 francs demandés. Le Ministre « de l’ancien régime » pouvait espérer l’obtenir, mais les circonstances ne sont plus les mêmes et la situation du Trésor ne permet pas de soumettre à l’Assemblée nationale un projet d’allocation extraordinaire pour cet objet. « Je n’ai donc aucun moyen de faire payer à la Ville de Rennes la subvention qu’elle réclame. » (Archives municipales, M13 5/16.)

Grand émoi à la Mairie. M. Pongérard réunit son Conseil qui délibéra et rédigea une longue pétition adressée « au Citoyen