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La netteté, la propriété dans les termes, la clarté sont le naturel de la pensée. La transparence est sa beauté. Il en résulte que, pour se montrer naturelle, il faut de l’art à la pensée.

Il n’en faut pas au sentiment : il est chaleur, l’autre est lumière.

Souvent les pensées ne peuvent toucher l’esprit que par la pointe des paroles.

Les tournures ingénieuses de phrases dirigent et contiennent l’esprit.

Quand il y a du recherché dans un bon style, c’est plutôt un malheur qu’un défaut ; car cela vient de ce que l’auteur n’a pas eu le temps ou la bonne fortune de trouver ce qu’il cherchait. Ce n’est pas le goût qui lui a manqué, mais le succès.

Il y a tel écrivain dont on pourrait dire qu’il écrit à petits plis.