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Quand l’image masque l’objet, et que l’on fait de l’ombre un corps ; quand l’expression plaît tellement qu’on ne tend plus à passer outre pour pénétrer jusqu’au sens ; quand la figure enfin absorbe l’attention tout entière, on est arrêté en chemin, et la route est prise pour le gîte, parce qu’un mauvais guide nous conduit.

On peut concevoir et s’expliquer par les images, mais non pas juger et conclure.

Le poli et le fini sont au style ce que le vernis est aux tableaux ; ils le conservent, le font durer, l’éternisent en quelque sorte.

On n’est correct qu’en corrigeant.

Le style recherché est bon, quand on le trouve ; mais j’aime mieux le style attendu.