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avec soi-même ; semblables à ces choses précieuses qui n’entrent point dans le commerce, mais qu’on est heureux de posséder.
Quand une fois il a goûté du suc des mots, l’esprit ne peut plus s’en passer ; il y boit la pensée.
On dirait qu’il en est de nos pensées comme de nos fleurs. Celles qui sont simples par l’expression, portent leur semence avec elles ; celles qui sont doubles par la richesse et la pompe, charment l’esprit, mais ne produisent rien.
Lorsque la forme est telle qu’on en est plus occupé que du fond, on croit que la pensée est venue pour la phrase, le fait pour le récit, le blâme pour l’épigramme, l’éloge pour le madrigal, et le jugement pour le bon mot.
Il y a, dans l’art d’écrire, des habitudes