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rait des paroles lumineuses, de l’or, des perles, des diamants et des fleurs.

L.

Il faut que les mots, pour être poétiques, soient chauds du souffle de l’âme, ou humides de son haleine.

LI.

Comme ce nectaire de l’abeille qui change en miel la poussière des fleurs, ou comme cette liqueur qui convertit le plomb en or, le poëte a un souffle qui enfle les mots, les rend légers et les colore. Il sait en quoi consiste le charme des paroles, et par quel art on bâtit avec elles des édifices enchantés.