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462 LXXXV. Villenouve·le-Roi , 29 soptombre 1820. W A M. Frisell , d Scmur. A Je no vous écris pas pour vous parlor do nos santés , mais pour vous demander dos nouvelles do la votre , qui intéresse les amos les plus insensibles. ¤ Il parait quo ce a pauvre M. Frisell est malade , et j’on suis triste , car je 4 I‘aime sincerement , » nous écrit madame de Chateau- briand, dans une lettro que nous venons de rocevoir.Vous devez etre bien touché d’une telle declaration, si, comme on lo dit et comme il est vrai, rion no mérito tant de re- connaissance que les dons d’une main avaro. Nous sommos plus prodigues de nos sentiments et de nos témoignages d’amitié. Vous avez cependant, dans nos largossos on ee genre, ot la lettre que je vous écris en ce moment le prouve assez , une part que nous n’accordons a personne, et je vais vous on dire la raison : je crois que nous vous sommos nécessaires. Premieremont, personne ne vous apprécie , ce me som- ble , aussi parfaitement que moi. Secondement , il n’y a , je crois , personne au monde avec qui vous puissiez étro aussi pleinement a votre aise qu’avec nous. Votre raison nous charme; votre bonté nous est connue; votre verve nous amuse; vos humours nous font rire , et vos injus- . tices, meme quand olles tombent sur nous par hasard ,

 _ trouvent nos cceurs invulnérablos. Trouvez-moi des gens

dont la société puisse aussi parfaitement convenir 'a un honnete homme qui n’aime pas a se gener, et , des de- main , j’en fais la mienne. Nous sommos en peine du chcmin que prend votre